Plongeant dans les archives des organisations internationales l¹ONU et ses agences, en particulier mais aussi des organisations non gouvernementales et de grandes fondations privées , Sandrine Kott nous dévoile une autre histoire de la guerre froide. Ces organisations, où se rencontrent et s¹opposent des acteurs issus de mondes en conflit, se révèlent être des lieux d¹élaboration en commun de savoirs et de projets. Elles rendent possible et encouragent des internationalismes structurés autour de causes qui tout à la fois rassemblent et divisent : droits de l¹homme et de la femme, paix, écologie... Elles promeuvent l¹idée qu¹il est possible d¹organiser le monde en régulant ses déséquilibres et ses contradictions. Enfin et surtout elles donnent la parole à une multitude d¹acteurs négligés dans les grands récits, en particulier ceux du "tiers monde" dont les revendications de justice ont puissamment marqué l¹agenda international de la période. À la guerre froide a succédé l¹ère du globalisme marquée par la généralisation des logiques de concurrence. Leur triomphe met en danger les espace de débats internationaux comme les projets de régulation et d¹organisation du monde dont les sociétés humaines et leurs environnements naturels auraient, pourtant, plus que jamais besoin